5ème : Putain de Réveillon ! en 2000



Putain de Réveillon en février 2000


Putain de Réveillon a été joué 10 fois en février 2000.

cliquez ici pour voir la vidéo de la BO


C'était tout de même une belle année, un début de siècle et de millénaire, pour fêter les amis d'hier, d'aujourd'hui et de demain;

J'ai un souvenir particulièrement ému de cette pièce.
Elle est tirée du film "Peter's friends" de Kenneth Brannagh, film que j'avais beaucoup aimé. J'ai eu le film (sur K7 VHS à l'époque) et je notais le texte en faisant pause et retour en arrière puis en avant sur le film. Un travail de fourmi que j'aime beaucoup aussi faire et que j'ai renouvelé pour 4 mariages et un enterrement.

Ensuite nous avons du l'adapter parce que les personnages, les lieux ne pouvaient pas être comme dans le film. Il nous semblait bien difficile de mettre sur scène une gare, un aéroport, un château, un parc de plusieurs hectares et une dizaine de pièces. Même avec la meilleure volonté du monde nous n'aurions pas réussi.
Alors Jean-Noël a planché longtemps sur le décor, nous avons coupé des scènes, avons mêlé différents personnages, tout en gardant l'essentiel évidemment.

La pièce raconte les retrouvailles d'amis vingt ans après. Les désillusions, les rancœurs, les amitiés qui se délitent, les pièces rapportées, les souvenirs, le temps qui passe et de l'humour, beaucoup d'émotion aussi...

Nous avions avec nous toujours Jef May (Charles), Sébastien Roy (Arnaud), François Daguet (Roger), David Lambert (Jo), Mathilde Hamon (Vanessa) et sont arrivés dans la troupe Martine Bisson (Lili), Françoise Rossillon (Marie) et Erwan Burgot (Paul) . Moi je tenais le rôle de Jeanne.

Nous avons eu des soucis à l'époque pour faire de la publicité parce que le titre de la pièce semblait trop provocant pour être affiché dans les rues de la ville. Mais ça n'a pas empêché le public de venir. Pourtant nous avons été assez secoués par cet épisode difficile, je m'en souviens.

La pièce démarrait par un petit film que nous projetions sur l'écran de la salle Jacques Tati qui se relevait ensuite pour laisser place à la pièce.

Le tournage de ce film a été une merveille de souvenirs. Nous devions représenter la troupe d'amis, vingt ans auparavant, qui se produisait sur scène dans une chorégraphie très nulle sur la musique de Abba "Waterloo". Nous avions filmé cette scène avant, et nous étions tous habillés comme dans les années 70, avec perruques et vêtements très colorés. Revoir Jef, François et Seb avec leurs perruques à la Louis XIV et leurs collants noirs me fait encore hurler de rire. La photo de l'affiche était la photo de la fin de ce petit film.
Le tournage du film a été un pur bonheur de n'importe quoi, de ringardise, de fous rires...

Vous avez pu voir en haut de page un très joli montage que nous avait fait François Daguet. J'ai coupé, j'ai modifié le son, mais j'ai tâché de garder le condensé de tous ces moments de bonheur. Je  n'en ai extrait que le début. Il reflète bien l'ambiance de la pièce. Il y a une petite faute d'orthographe dans le texte à la fin de la vidéo...on l'oublie bien sûr.  La suite viendra sans doute plus tard, reste des pépites. Comment pourrais-je encore assez remercier François !


Et puis comme la pièce racontait la réunion de tous ces amis, et comme il est si facile au théâtre de devenir schizophrène, et bien tout simplement nous étions très amis sur scène. Tellement amis, que la fin de la pièce était doublement émouvante pour nous. D'une part parce que la fin de l'histoire est très touchante et qu'elle était, pour moi en tout cas, et je pense pour les autres aussi, comme une séparation de notre amitié et de cette belle aventure.

C'est un décor qui ne nous avait quasiment rien coûté (nous devions nous remettre du prix de celui de "silence en coulisses", notre subvention étant épaisse comme un sandwich SNCF). Jean Noël avait surtout travaillé sur les éclairages, et avec l'aide de Hervé Bolle, il avait réussi à nous transporter dans un château à 6 pièces, juste en jouant sur les ombres et les rideaux de la salle. C'était très beau.

Cyril Simon-Jean nous avait aussi fait une bande son incroyable d'intelligence. En résonnance complète avec chacun des tableaux de la pièce.
François filmait en même temps sur scène tout en jouant son personnage. Il a fait un montage de la pièce très adroit entre le film pris de la salle et celui qu'il prenait sur scène de nous avec des gros plans. Et tout ça à l'aire du VHS ! Je me demande ce qu'il fait maintenant. Il a du être recruté par Spielberg sans doute. Je l'embrasse en tout cas, et le remercie d'avoir permis que nous gardions tous ces beaux souvenirs.

Dans les coulisses c'était du grand n'importe quoi, j'ose le dire maintenant. Avant les spectacles, il y régnait un silence quasi religieux ou chacun se concentrait, se maquillait, se faisait répéter des scènes, parlait presque à voix basse (comme vous pouvez le voir sur la vidéo)... Et puis après, la tension retombait et on restait jusqu' à tard dans la nuit à hurler de rire, à dire n'importe quoi pour surenchérir sur les bêtises des autres. On en pleurait.
J'aimerais mettre la vidéo de tout le film de François, mais ce serait trop long à charger, et le théâtre en vidéo ça n'est jamais pareil.

Putain de Réveillon m'a permis de connaître Françoise qui est devenue une amie. Qui est restée dans la troupe encore longtemps après. De retrouver Martine qui était une grande amie de lycée et d'après.
Erwan que j'avais vu dans un spectacle d'atelier théâtre et qui avait accepté ma proposition de jouer dans la pièce. De croiser pour la première fois Titi qui n'a pas fait cette pièce mais qui a fait toutes les autres.
Le théâtre permet de si belles rencontres hasardeuses. Des rencontres qui ne se seraient jamais faites et qui restent. Même si nous nous sommes perdus de vue quelques uns, nous gardons tous ces souvenirs de parenthèses enchantées pour toujours.
Jouer au théâtre dans une troupe c'est comme quand on a cinq ans et qu'on se dit : "On dirait que moi je serai le Prince et toi tu serais la Fée...". Et on devient immortels...

Bizavous

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