4ème : SILENCE EN COULISSES ! en 1998

Silence en coulisses de Michael Frayn

"Silence en coulisses !" a été jouée 7 fois à la salle Jacques Tati à Orsay et la première pièce que je mettais en scène dans le cadre de "Coups de Théâtre"...parce que j'étais enceinte.

La pièce la plus drôle que nous ayons montée, dont le public nous parle encore (d'ailleurs nous en avons monté une seconde version mise en scène par Jean Noël).
La seule pièce aussi pour laquelle à 20h (alors que nous jouions à 20h30), nous mettions l'affiche "complet" sur la porte. Il y avait du monde partout, même sur les marches, nous rajoutions des chaises... c'était le délire.
La pièce qui nous a coûté le plus cher en décor, en investissement de Stéphane Jonckheers pour la peinture des portes et des murs, pour la conception de l'escalier et de l'arrière du décor et faire en sorte que 7 personnes puissent monter et descendre sans risque...


MATHILDE HAMON ET JEAN FRANCOIS MAY DANS SILENCE EN COULISSES !

 La photo est mauvaise, mais on peut voir cinq des 8 portes du décor. Et aussi la peinture qu'avait faite Stéphane. Une pure tuerie. Il a passé trois jours et trois nuits dans la salle à peindre tout tout seul... Comment peut-on encore suffisamment le remercier...En plus de ça il continuait à nous coiffer.. David était péroxydé, c'était du meilleur goût !!



Cette pièce nous l'avions vue bien longtemps avant qui s'appelait "En sourdine les sardines" par les Branquignoles. C'était très drôle, très boulevard mais tellement efficace. Et puis nous avons vu la version de "Silence en coulisses !" adaptée par Michèle Laroque. La pièce nous avait fait hurler de rire. Nous avons donc décidé de la monter.
La pièce n'existait nulle part. Je me suis renseigné auprès de la SACD et ai demandé à pouvoir contacter Michèle Laroque. J'ai eu ses coordonnées je ne sais même plus comment, je pense que la SACD lui avait fait parvenir ma lettre lui demandant l'autorisation d'avoir le texte et son aval pour que nous le montions. Elle a donné son accord très vite. Nous ne l'avons jamais rencontrée mais je tiens à la remercier pour sa générosité.

POURQUOI IL EST PARFOIS DIFFICILE DE FAIRE RIRE :

Silence en coulisse étant la pièce la plus drôle à jouer a été la plus difficile à travailler...
Une petite explication :
La scène représente l'intérieur d'une maison cossue avec un salon et 8 portes et deux étages. Bien, rien de particulier me direz-vous sauf que nous avons travaillé cette pièce sans le décor que nous avons eu trois jours avant la première (conçu par Jean-Noël et fabriqué par Les Compagnons du Rabot). Alors ces huit portes, nous les représentions avec des bâtons au sol ou bien des foulards. Nous les enjambions pour bien assimiler que nous entrions ou sortions. Le plus difficile était de nous rappeler vers quelle pièce ouvrait chacune de nos portes-bâtons-foulards... C'était un casse tête sans nom. D'autant plus que nous ne répétions jamais dans la salle Jacques Tati, mais dans des salles que la Mairie d'Orsay nous prêtait (encore merci à elle) qui pouvaient changer chaque jour : préau, salle de danse, salle de réunion, François nous invitait ainsi aussi parfois dans la salle commune de sa résidence à Tournemire.

De plus au milieu de la pièce nous faisions se déplacer tout le public qui contournait le décor pour aller s'installer à l'arrière où nous avions fait installer (grâce à Ghislaine Palmier de la Mairie) des gradins. Le public alors voyait l'envers du décor, l'arrière de ce que vous voyez en photo. Et nous jouions les coulisses des scènes précédemment présentées. Je vous laisse imaginer la difficulté de la conception du décor et l'imagination que nous devions avoir dans nos répétitions avec nos bâtons-foulards. Ca devenait un travail quasi mathématiques, de la précision d'orfèvre car nous devions travailler en imaginant que notre porte se fermait en même temps qu'une autre s'ouvrait....
Je me demande encore comment nous avons réussi.

Dans cette pièce il y avait : Patricia Rafle (Madame Croquette : rôle que j'ai repris dans la version 2), Jef  May (Régis) et Mathilde Hamon (Eva) en couple déjanté qui m'ont fait tellement rire que parfois je n'arrivais plus à les diriger,  Sébastien Roy (Bernard) impeccable comme d'habitude, François Daguet (Frédéric)qui inventait un gag à chacune des répétitions et qui contrôlait chaque entrée de chacun en plus des siennes, il nous a fait aussi un film avec bêtisier de ce spectacle remarquable -je vais essayer de vous en mettre une partie-  (François le couteau suisse), Françoise Pernet (Petra)  qui avait des antisèches dans toutes les coulisses, David Lambert (Gilles) qui était donc devenu blond pour l'occasion après avoir été coiffé en iroquois la pièce d'avant, Jean-Noël qui s'est transformé en acteur et qui n'en était pas très heureux je crois, et pourtant qui était si drôle, et dont je garde la photo avec un bas sur la tête et Astrid (Betty) dans le rôle de l'assistante enceinte.

Je pourrais écrire pendant des heures sur cette pièce, sur le succès que nous avons eu, sur les rires qui couvraient les répliques, sur le plaisir que j'ai eu à la mettre en scène malgré la complexité de la tâche car en plus de faire de la direction d'acteurs et de la mise en scène, je devais faire des croquis de trajet de chacun, chronométrer les entrées et sorties pour que le spectacle soit bien huilé.
Le travail et la patience des acteurs, la difficulté de l'apprentissage des textes, des déplacements, et le bonheur devant le public de tous ces grands rires restent gravés dans ma mémoire et puis Nathane a assisté à sa première pièce de nous dans un petit coin de mon ventre... Il sera sur scène à son tour 13 ans plus tard...


Bizavous

Nathalie

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